Art-Opera Sabine Steffan

Le seul compositeur à qui les critiques et musicologues osent comparer Richard Wagner, au travers de son œuvre définitivement qualifiée de romantique, est Giuseppe Verdi, né la même année, ces deux grandes figures de l’art lyrique au style diamétralement opposé, ces deux immenses compositeurs d’opéras.

Comme Verdi, engagé auprès du mouvement garibaldien qui secoua l’Italie à la fin du 19ème siècle, Wagner adopta la cause de l’indépendantisme naissant en s’engageant auprès du mouvement anarchiste anti-saxon qui secoua l’Allemagne, lors de son séjour à Dresde, recevant fréquemment quelques figures emblématiques du mouvement tel que le russe Bakounine.

C’est ce point commun particulièrement que je voudrais retenir, de tels hommes prenant des risques absolus marquant leur engagement, qui ne pouvaient que participer à la réalisation de ces génies du romantisme et de leurs œuvres empruntes de révolte et de condition humaine.

Sa vie bohème et fantasque lui fait endosser de multiples habits : révolutionnaire sans le sou, fugitif traqué par la police, homme à femmes, confident intime du roi Louis II de Bavière, critique et analyste musical, intellectuel mais aussi ses prises de position dans l’antisémitisme ambiant sur fond de sionisme naissant provoquant sa brouille avec Nietzsche et permettant, plus tard, au nazisme de récupérer le Maître et son œuvre.

Depuis « Les Fées jusqu’au « Crépuscule des Dieux » en passant par « le Vaisseau Fantôme » et « Tannhäuser », l’œuvre Wagnérienne est immense et il convient d’y rajouter la littérature, il était en effet aussi un auteur prolifique.

Influencé par des contemporains et prédécesseurs célèbres, il déclara qu’il « aurait voulu être Shakespeare avant d’être Beethoven » tout en restant fidèle à Frantz Liszt pour la musique et Schopenhauer pour la philosophie.

Alexandre Axaire

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