Art-Opera Sabine Steffan

S'il y a une appréciation à exprimer sur le récital du 5 janvier en l'église de Buzet sur Tarn, cela serait «brillance» car en effet, les protagonistes se sont exprimés sous cet aspect, même les plus inexpérimentés.

Le cadre évidemment magnifique et d'une qualité phonique que beaucoup d'auditoriums aimeraient posséder, participe à cette réussite, cela étant dit reste, ce n'est pas le moindre, la passion des artistes.

C'était mon ressenti cet après midi là et qu'importent les prouesses techniques, le cœur s'est exprimé à travers la voix de tous et ce qui n'est pas banal, c'est la dose de courage qu'il a fallu à chacun et chacune pour travailler et travailler encore ses partitions puis de le soumettre à un public, pour l'amour de l'art.

Il s'agit de cela, en effet, de ce que l'on appelle les coulisses, vous savez, cet espace hors scène, loin des lumières et des applaudissements où seul compte le travail et l'humilité, les seules réelles conditions de la réussite...

Car venir sur scène pour briller n'est pas une fin en soi et ceux ou celles qui évoluent dans cette pratique n'ont visiblement pas compris grand chose, je dis visiblement car le public n'est jamais dupe, comme le Maire de la commune qui fut vraiment très ému par la prestation de Cristina et de Doriane, non pas sur un plan technique, mais plutôt sur le plan de cette démarche dont je parle plus haut, travail et humilité.

Le public est un amant volage qui virevolte d'un artiste à un autre et la seule chose qui reste après sa prestation c'est le recommencement, le séduire à nouveau non pas avec une belle coiffure, une belle robe ou un bel éclairage, mais avec sa délicate humilité, car seul l'art est brillant, l'artiste n'en sera jamais rien d'autre que son écrin.

Alexandre Axaire

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